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Qu’est-ce que l’inflation ?

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L’inflation désigne la hausse du niveau général des prix des biens et des services. En période d’inflation, chaque euro vous permet donc d’acheter un peu moins au fil du temps. On dit que l’inflation érode la valeur de la monnaie.

Prenons un exemple : en 2010, un pain de 800 g coûtait 1,85 euro, contre 2,70 euros aujourd’hui. Sous l’effet de l’inflation, avec le même 1,85 euro, vous ne pouvez plus acheter aujourd’hui que deux tiers d’un pain : la valeur de votre 1,85 euro a donc diminué, de même que votre pouvoir d’achat.

Pour que l’on parle d’inflation, il ne suffit pas que les prix de quelques biens et services augmentent : il faut que les prix augmentent globalement.

Les causes de l’inflation

Trois principaux facteurs peuvent être à l’origine de l’inflation :

L’inflation par les coûts. Le prix d’un produit peut être amené à augmenter lorsque son coût de transport ou de fabrication croît. Par exemple, lorsque le prix de l’énergie (électricité, gaz, pétrole…) augmente fortement. Pour préserver leurs marges bénéficiaires, les entreprises augmenteront leurs propres prix.

L’inflation par la demande. Ce type d’inflation est constaté lorsque la demande de produits ou de services augmente mais l’offre ne parvient pas à s’adapter à cette hausse de la demande. Tant que les quantités créées ne parviennent pas à s’adapter à la demande globale, la hausse des prix perdure.

L’inflation importée. La dépréciation d’une monnaie par rapport aux autres principales devises génère une hausse du prix des produits importés.

Les effets de l’inflation

Les effets de l’inflation pour les salaires et les allocations sociales

En Belgique, les salaires, les allocations de chômage, les retraites, et d’autres revenus sont indexés, c’est-à-dire adaptés à l’augmentation du coût de la vie. Le moment auquel ils sont adaptés varie selon le statut de la personne (salarié, fonctionnaire, pensionné…) et le secteur.

Conséquences pour les indépendants

Pour les indépendants, l’inflation peut poser davantage de problèmes. En effet, s’ils ne sont pas en mesure de répercuter sur leurs clients l’augmentation des prix des biens et des services qu’ils doivent eux-mêmes payer pour produire et vendre leurs biens ou services, le bénéfice qu’ils en retirent diminue.

Le risque de spirale inflationniste en cas d’inflation trop élevée

En réaction à l’inflation élevée, les salaires vont être adaptés à l’augmentation du coût de la vie, via l’indexation. Cette hausse des salaires coûte de l’argent aux entreprises, qui vont réagir à cette hausse en augmentant leurs prix de manière à préserver leurs marges bénéficiaires, ce qui va générer une nouvelle augmentation généralisée des prix des biens et des services, et donc une nouvelle indexation des salaires... Ceci s’appelle une spirale inflationniste.

Quels sont les effets de l’inflation pour les épargnants ?

Pour les épargnants, l’inflation diminue leur pouvoir d’achat. Si vous voulez savoir dans quelle mesure, n’hésitez pas à utiliser notre calculateur d’inflation.

Et pour les emprunteurs ?

Pour les personnes qui empruntent à un taux d’intérêt fixe, l’inflation a souvent un effet favorable. Vous trouverez plus d’informations ici.

Pour ceux qui empruntent à un taux d’intérêt variable, l’inflation a en revanche un effet défavorable car les taux d’intérêt sur ces prêts vont probablement augmenter.

FAQ avancée sur l’inflation

  • L’inflation a des conséquences directes dans notre vie de tous les jours. Nous sommes tous des consommateurs et dans une mesure plus ou moins grande des épargnants et des preneurs de crédit.

    Dans la zone euro, c’est l’Eurosystème (composé de la Banque centrale européenne et des banques centrales nationales des pays membres de la zone euro) qui est chargé de maintenir la stabilité des prix en veillant à ce que l’inflation ne soit ni trop élevée ni trop faible et à ce qu’elle reste stable et prévisible. L’objectif poursuivi par l’Eurosystème est de maintenir la stabilité des prix, définie comme une inflation à moyen terme de 2 %. 

    Il s’agit évidemment d’un objectif, et nous avons parfois connu en Belgique, au cours des dernières années, une inflation inférieure ou supérieure.

  • La Banque centrale européenne peut influencer l’inflation par le biais des taux directeurs, c’est-à-dire les taux d’intérêt auxquels les banques centrales prêtent de l’argent aux banques commerciales. Lorsque l’inflation est en hausse, la BCE peut augmenter les taux directeurs, lorsque l’inflation est trop basse, elle peut faire l’inverse.

    Lorsqu’elle augmente ses taux, la BCE peut ainsi essayer de ralentir la demande de biens et de services des ménages et des entreprises (qui les financent notamment grâce aux emprunts) et tenter de réduire l’inflation, dont l’une des causes, est une augmentation de la demande de biens et de services à laquelle l’offre ne parvient pas à s’adapter suffisamment rapidement (voir ci-dessus « l’inflation par la demande »).

  • Pourquoi la BCE tente-t-elle de maintenir l’inflation à un niveau proche de 2 % ? Pourquoi ne pas viser, au contraire, la déflation ?

    Même si tout un chacun se réjouirait de payer son pain moins cher à l’avenir, une baisse généralisée du niveau de prix est un scénario que redoutent les économistes. Car, si tous les agents économiques repoussent leurs achats pour payer moins, on assiste à un ralentissement de l’activité économique. Les ménages ont en effet tendance à reporter leurs achats dans l’espoir de les payer moins cher à l’avenir, les entreprises vendent donc moins, elles n’embauchent plus, voire licencient. Les salaires tendent à diminuer, la valeur réelle des dettes s’accroit et ces dernières deviennent de plus en plus difficiles à rembourser. Les banques deviennent également plus réticentes à prêter de l’argent à des agents économiques dont les revenus futurs sont plus incertains. Les entreprises et les ménages ont donc plus difficilement accès à des prêts pour financer leurs projets. C’est ce que l’on nomme une « spirale déflationniste » :

    Une inflation modérée, au contraire, présente plusieurs avantages et est bénéfique pour l’économie. Elle :

    • Incite les consommateurs à réaliser leurs achats aujourd’hui plutôt que de les reporter à plus tard, et cela contribue ainsi à alimenter la croissance économique.
    • Réduit le poids de l’endettement dans le chef des ménages, des entreprises et de l’État.
    • Incite par ailleurs les ménages à  diversifier leurs placements plutôt que de tout  conserver sur leurs comptes d’épargne. À défaut, c’est le pouvoir d’achat de leur épargne qui diminue.
    • Incite les entreprises à investir. L’inflation existe également parce qu’il y a une demande plus élevée que la capacité de production. Une inflation de 2 % stimule les entreprises à augmenter progressivement  leur volume de production.
  • L’un des principaux objectifs de la politique monétaire des banques centrales consiste à maintenir la stabilité des prix et à veiller pour ce faire à ce que l’inflation reste faible, stable et prévisible. La Banque centrale européenne vise par exemple un taux d’inflation de 2 % à moyen terme.

    En ajustant les taux d’intérêt payés par les banques (lorsqu’elles empruntent de l’argent aux banques centrales) ou perçus par les banques (lorsqu’elles déposent de l’argent auprès des banques centrales), les banques centrales influent sur les taux auxquels les banques commerciales ou d’autres prêteurs consentent des crédits à leurs clients.

    Lorsque l’inflation augmente, les banques centrales peuvent décider de relever les taux d’intérêt, ce qui va dissuader les consommateurs de dépenser car emprunter de l’argent va coûter plus cher. La demande de biens et services dans l’économie va dès lors diminuer, les prix vont baisser et l’inflation sera sous contrôle.

    En augmentant les taux d’intérêt lorsque l’inflation est élevée, les banques centrales agissent à la fois sur le montant et le coût des emprunts que les particuliers et les entreprises peuvent contracter. Elles influent sur les conditions de financement et sur le niveau d’activité économique au sein de l’UE et, ainsi, sur l’inflation.

  • L’inflation peut entraîner une diminution de la part de votre revenu disponible actuel ou futur qui dépend des rendements de vos investissements et de votre pension privée.

    Au moment de votre départ ou de votre retraite, quelle que soit la durée pendant laquelle vous aurez cotisé, le montant que vous aurez mis de côté pour votre épargne retraite pourrait ne pas être corrigé des effets de l’inflation : votre pouvoir d'achat pourrait donc être réduit.

    Si vous décidez, en raison de vos besoins financiers immédiats, de racheter votre assurance-vie avant terme ou de cesser temporairement d’alimenter un produit d’assurance-vie ou d’épargne, vous pourriez devoir payer des pénalités et disposer de moins de revenus ou d'économies à la retraite ou plus tard dans la vie.

  • L’inflation pourrait avoir un impact sur vos frais d’assurance (vos primes), sur votre couverture  et sur les indemnités qui vous seront versées en cas de  sinistre couvert.

    Votre prime d'assurance auto pourrait par exemple augmenter de manière significative d'une année à l'autre en raison, notamment, de la hausse du coût des réparations automobiles.

    Dans certains cas, l’inflation pourrait avoir un impact direct sur la question de savoir si l'indemnisation des pertes couvertes par votre police serait suffisante pour répondre à vos besoins. Prenons l'exemple de l'assurance habitation. Après un sinistre, il se pourrait que les indemnités prévues par votre police ne soient pas suffisantes pour couvrir le coût des matériaux nécessaires à la réparation ou à la reconstruction de tout ou partie de votre logement

  • L’impact de l’inflation et de la hausse des taux d’intérêt sur la bourse ne saute pas aux yeux.

    La hausse générale des prix des biens et services peut avoir une incidence sur les bénéfices des entreprises et ainsi pousser le cours en bourse de leurs actions à la hausse ou à la baisse. Pour les investisseurs de détail, cet effet n’est pas facilement prévisible étant donné que toutes les entreprises ne verront pas le cours de leurs actions influencé de manière identique par l’inflation.

    Étant donné par exemple qu’une hausse des taux d’intérêt entraîne un accroissement du coût du capital, les actions d’entreprises plus endettées pourraient baisser davantage que d’autres, tous autres facteurs restant égaux (outre l’endettement, des facteurs liés à l’entreprise, des tendances de secteur, un contexte politique, etc. peuvent, entre autres, aussi influer sur le cours des actions).

  • Si vous détenez des obligations, des bons d’État ou des bons de caisse, vous allez percevoir :

    1. un revenu fixe périodique jusqu’à la date d’échéance de l’instrument (coupon) ; et
    2. le remboursement de l’investissement initial (valeur nominale) à l’échéance.

    L’inflation a un impact sur ces investissements. Dans un cycle inflationniste, le montant perçu à l’échéance reste le même, mais son pouvoir d’achat a diminué. Autrement dit, un même montant vous permettra d’acheter moins en période d’inflation.

    Exemple : prenons une obligation à trois ans payant 1 000 euros chaque année. À cause de l’inflation, les 1 000 euros perçus la troisième année permettront d’acheter moins que ceux des première et deuxième années.